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Suis-je différente ?

Grandes retrouvailles, véritables retrouvailles avec... L'Amphithéâtre, "l'Amphi" pour les intimes. Pas comme je les imaginais comme d'habitude. J'étais très enthousiaste... Quand j'arrive dans la cour, je vois Christine et sa fille la traverser, je me dis "c'est bon, j'ai rien loupé...". ça me fait toujours bizarre de me dire que Christine a une fille. Christine je ne sais pas comment la décrire. C'est un peu comme une star, une célébrité presque accessible. J'ai toujours l'impression que ce que je pense d'elle est différent de ce que pensent les autres. Mais de toutes façons j'ai souvent cette impression. Soit je suis une égoïste pure et dure, qui ne pense qu'à elle et qui pense qu'elle est différente des autres. Soit je suis une hyprasensible qui ressent vraiment les choses multipliées par dix mille. Soit je suis réellement différente. Enfin bref... Comme si Christine était une "créature" unique (enfin oui comme nous tous) mais... Ah, j'arrive pas à le dire...

"je sais pas comment dire".

Je suis assise au premier rang de sièges à gauche, donc à la droite de Christine. Camille, sa fille, s'installe auprès de moi, et Quentin derrière. Il n'arrête pas de parler aux autres pendant les deux heures et demi ce qui me porte sur les nerfs et me rend comme un vase prêt à déborder.

En pleine hypoglycémie. Bon bien sûr j'ai faim. Mais j'ai toujours cette autre faim.. Même si... Parce qu'Elle me manque dans tous les sens. Et dans celui-là autant que les autres. Comme si mon corps n'en pouvait plus et avait besoin, réellement besoin de ce spasme délicieux pour continuer en forme... ("en forme de quoi ??"). "Ajeun". J'adore cette expression employée évidemment par mon petit bout de R qui roule et rayonne...

Ce mardi soir, c'est blabla. On règle tout, on donne nos idées. Je ne me vois dans aucune des chansons proposées. Sauf une. Je la ferai. Je la ferai. je me le promets. Mon partenaire est tout désigné dans ma tête, parce que je ne veux le faire avec personne d'autre (enfin si mais bon, on va rester dans le domaine du possible...). Je ne veux partager ce moment qui à la fois m'émeut et me fait rire qu'avec lui. Parce que c'est le garçon que je connais le mieux. Hors de question de le faire avec Lucas ni avec personne d'autre. Ce sera Florent. Sinon je ne le ferais pas.

mais tout le monde s'arrache déjà Florent qui semble débordé quand je lui fais signe que j'ai quelque chose à lui demander. Il me dit qu'il n'est pas sûr.. Parce qu'il y a déjà tel et tel sketche qu'il doit faire juste avant. Christine dit "et bien Lucas". J'hurle. Intérieurement. Non. je VEUX être avec Florent. Les larmes me montent aux yeux. Je baisse la tête, la voix nouée par la boule dans ma gorge. Christine me voit : "mais ce n'est pas définitif hein... CE N'EST PAS DÉFINITIF RAFAELLE" (hihi... comment je triche de prénom !). je hoche ma tête baissée, ravalant mes larmes un peu trop capricieuses.

Quelques minutes plus tard je penche ma tête jusqu'à me cogner au genou de Florent : "Je tiens vraiment à faire ce numéro avec toi... C'est très important" Il répond que oui, qu'il sait bien, etc.

À la sortie du cours, Les larmes qui dégoulinent des yeux de Lucie me rendent encore plus triste. Sarah sautille partout autour de Christine. Je ne pourrais rien lui dire. C'est trop tard. Chacune des personnes présentes m'éloignent d'elle. Non non non non non. Il ne faut pas dire ça.

Elle me demande ce qui ne va pas, je lui répond que je ne sais pas, que c'est le début, que je suis fatiguée, que le rythme est difficile à prendre, que l'espagnol est déjà terminé pour la semaine, qu'il faudra attendre mardi prochain pour la retrouver, que Quentin m'exaspère, que je ne me retrouve pas sur la liste des chansons, qu'un duo avec Florent est extrêmement important pour moi...

Elle achève sa phrase par une grosse grimace. Puis me dit "allez Rafaelle !!! Il faut tenir ! Faut y aller ! t'as intérêt d'être en forme mardi !"

Elle me manque aussi. Je la vois déjà tellement moins. Je ne veux pas la harceler.

Charlotte vient me voir et me serre dans ses bras... Je sanglote que je suis un peu triste d'être en Première. J'me sens un peu seule, un peu perdue. Livrée à moi-même. Ben oui, c'est ça hein... Il faut bien.

Et puis éloignée d'eux, de Christine.

Tout à l'heure, sur le banc, j'étais seule. Eux tous en groupe et moi là.

heureusement ma Lucie est venue.

Mais j'ai l'impression d'être seule.

Qu'ils arrivent à tenir en groupe, mais je me retrouve toujours à l'écart. Hélène les invite tous samedi soir. Mais pas moi. je m'en fiche un peu mais ça me conforte (mouais) dans cette idée que je suis différente, à l'écart. Est-ce moi qui pense ça ? Ou les autres qui me le font comprendre... ?
Ecrit par rafaelle-, le Mardi 13 Septembre 2005, 21:11 dans la rubrique Quand la lune prend la place....

Commentaires :

sonatenfa
sonatenfa
13-09-05 à 22:09

tu sais quoi ? ;)

eh bien à te lire dans ces pages qui parlent de toi, de tes pensées, de tes peines, de tes bonheurs, de tes questions, de tes envies (et de tout ça quoi...) cela me semble en fait assez évident que tu es différente de beaucoup d'autres de ton âge "civil"...

cette différence tu la portes en toi, par ta façon d'aimer, par celle que tu aimes, par ta façon d'écrire, par ta sensibilité (certes parfois exacerbée...), par ton côté artiste peut-être...

rappelle-toi la dure loi de la nature : le petit animal différent des autres sera malmené par les autres qui lui reprochent de ne pas être semblable au groupe, il sera isolé, il souffrira, et il devra se battre plus que les autres pour affirmer sa place. Mais s'il résiste (et dans ton cas cela me semble bien parti !!), il deviendra la beauté, la grâce, la force douce.

alors futur volatile palmé aux ailes blanches, ne sois pas trop triste en attendant, ton jour viendra, et là tu te souviendras que lors de ta période de chrysalide certains t'aimaient déjà telle que tu étais... (à commencer par celle que tu célèbres au cours de certaines pages ici)

là tu es en train d'apprendre la vie (quelle phrase pompeuse....mais c'est tellement vrai...), et si tu es l'artiste qui semble se dégager de ce que l'on voit ici, alors rappelle-toi aussi que nombre de ceux qui sont parvenus au sommet, connaissant désormais l'admiration et déplaçant les foules, sont d'abord passés par cette étape ô combien douloureuse et solitaire des débuts où la différence n'est pas encore appréciée mais au contraire dépréciée... (car oui, la différence dérange, et il faut l'accepter pour se préserver et mieux affronter ceux qui la dénigrent pour une raison ou une autre, voire pour certains  - et c'est peut-être le pire...-, de façon inconsciente)

un jour cette différence sera ta force, car elle est ta vie.

en attendant, elle ne doit pas être une excuse ni un prétexte pour se sentir supérieur ou au contraire négativiste. Elle doit juste te montrer combien les autres, quoi qu'on en dise, restent malgré tout attachés à certaines apparences basiques, "normales", rassurantes, car à cet âge dit sensible de transition, on tolère une certaine différence quand elle va dans le sens du groupe, sinon, on l'exclut...

peut-être est-ce dans la solitude que l'on écrit ses plus belles pages ?

alors assume-le, sans ostentation mais sans honte, et chante dans un sourire et d'une voix haute :

"je marche seule
Quand ma vie déraisonne
Quand l'envie m'abandonne
Je marche seule

Pour me noyer d'ailleurs
Je marche seule...

Et j'm'en fous, j'm'en fous de tout
De ces chaînes qui pendent à nos cous
J'm'enfuis, j'oublie
Je m'offre une parenthèse, un sursis..."


et certains à te lire ici diront alors qu'ils sont en fait : "comme toi...."  ;)

pour les autres, à toi de t'adapter à eux si eux ne le font pas à toi, mais sans jamais te renier. C'est une affaire de compromis en attendant l'éclosion qui te révélera complètement affirmée et assurée.

mais pour le moment, attention à l'exclusivité en tout genre... car ce et ceux qui te semblent importants à tes yeux, à ton coeur, à ta sensibilité ne le sont peut-être pas autant de leur côté envers toi. Mais ça tu le sais déjà j'imagine... oui on aimerait être privilégié, mais si tous le souhaitent, il devient impossible d'avoir la place près de l'unique !! et chacun en a le droit... c'est dur de partager quand on a un coeur trop grand et un besoin d'être aimé encore plus grand...

souviens-toi que seule la personne aimée et qui aime peut t'accorder ce privilège, car c'est justement ça le privilège de l'amour... cela en fait sa rareté et sa puissance, son intensité et son unicité.

dans le quotidien, on ne reste qu'un être parmi tous les autres, cherchant sa place et devant accepter que celle-ci ne sera ni mieux ni moindre que celle des autres.

j'espère que mon long discours a atteint son objectif : te rappeler certaines évidences pour te permettre de vivre au mieux ta différence parmi les autres et te rassurer sur le joli papillon qui vibre en toi et qui ne pourra être que magnifique...

sinon, garde en toi ton essentiel, voilà ce qui importe le plus actuellement !

:D

 


 
ninoutita
ninoutita
13-09-05 à 23:09

Moi je t'aime comme t'es ma rafi.
Surtout qu'on se ressemble un peu :)
Ca signifirait que je m'aime ?
Mais non.

 
claire-de-lune
claire-de-lune
14-09-05 à 17:03

C’est l’occasion de citer la fin de ce célèbre conte d’Andersen, au moment où « le vilain petit canard » vient de s’apercevoir qu’il est devenu un magnifique cygne blanc…

 

« Maintenant il se sentait heureux de toutes ses souffrances et de tous ses chagrins ; maintenant pour la première fois il goûtait tout son bonheur en voyant la magnificence qui l’entourait, et les grands cygnes nageaient autour de lui et le caressaient de leur bec.

[…]

Alors il se sentit honteux, et cacha sa tête sous son aile ; il ne savait comment se tenir, car c’était pour lui trop de bonheur. Mais il n’était pas fier. Un bon cœur ne le devient jamais. Il songeait à la manière dont il avait été persécuté et insulté partout, et voilà qu’il les entendait tous dire qu’il était le plus beau de tous ces beaux oiseaux ! Et le sureau même inclinait ses branches vers lui, et le soleil répandait une lumière si chaude et si bienfaisante ! Alors ses plumes se gonflèrent, son cou élancé se dressa, et il s’écria de tout son cœur : Comment aurais-je pu  rêver tant de bonheur, pendant que je n’étais qu’un vilain petit canard ? »